J’ai donc choisi La peinture comme moyen d’expression, elle me permet de mettre en image avec ou sans couleurs, ce que j’ai osé dire avec des mots, elle donne corps à des idées, des revendications qui existent au delà de mon corps, au delà de mes mots et ainsi me libère de toutes entraves.
J’ai cherché la perfection dans le dessin, mais, il m’a vite fallu prendre la mesure de mes lacunes liées au manque de formation, du à ma pratique récente de cette activité. Alors doucement, douloureusement, je me suis juste donnée moi, dans des vagabondages de l’âme, Pour construire, me reconstruire, me libérer de moi-même et me nourrir de regards ;
Des regards que l’on croise, ceux que l’on cherche, ceux qui insistent, ceux qui effleurent, qui touchent, ceux qui font froids dans le dos, ceux qui sont éteints, les lumineux, les ensorceleurs, les accrocheurs, les espiègles, les chagrins, les tendresses…. Ils sont le reflet de l’âme. Je cherche dans ces iris un petit bout de vie, de rire, de larme et ce sont tous ces frissons ravis qui m’inspirent ce désir de peindre.
Ces regards que je porte, sur l’autre, celui que je reconnais en elles, toutes ces femmes ciment des sociétés qui sont au centre de mes œuvres, avec leurs difficultés d’être, enfermée dans les normes et les contraintes liées à l’éducation et à la place qu’on leur donne dans la société,
Ces femmes trop souvent bafouées humiliées malmenées, victimes, rarement bourreau, sont le miroir de tous ces regards croisés et il me plait à croire qu’ils seront mon éternité.
Technique,
La rencontre, les conseils éclairés et précieux de Grégory PELLIZZARI à l’atelier « Néo Medici » de Villeneuve sur lot, pour la peinture à l’huile (technique mixte*), puis la rencontre de J L Clément peintre intervenant à l’école d’art de Villeneuve (pour la peinture à l’acrylique) ainsi que de Patrick Gozzo aux beaux arts d’Agen pour l’étude des portraits, furent l’aboutissement d’un besoin personnel et viscéral: celui d’extérioriser toutes mes blessures cachées, enfouies au fond de moi, de créer de transformer puis de porter témoignage. Pour citer Michel Houellebecq je dirais: «La première démarche poétique » que je qualifie pour ma part d’artistique, «consiste à remonter à l’origine. A savoir: la souffrance ».
*Technique mixte :’application d’une sous couche appelée tempéra sur laquelle vient se déposer l’huile colorée en glacis.
Peintures
J’ai parfois tenté de m’inspirer de l’œuvre de Maîtres tels Yan Peï Ming, Bacon, Tamara de Lempicka mais qu’elle folie !
Mes rencontres, mes voyages ont également alimenté la source de mon inspiration,
Quelque soit le support, (plâtre, bois, papier …) j’y pose mes secrets, mes colères, mes confidences que j’ai du mal à exposer et pourtant, une fois finies, les toiles ne m’appartiennent plus, elles ont besoin du regard de l’autre pour exister en un reflet, qui s’anime de vies multiples et à chacun le moment venu la découverte ou l’ignorance.